La grande distribution endossant le rôle de sauveur d'une population au porte-monnaie serré, je pense que l'on peut tous s'accorder sur le fait que l'on a déjà vu mieux en terme d'ONG. Je ne reviendrai pas sur le sempiternel refrain de l'évidente richesse du commerce de proximité, notamment car certains s'en sont chargés de belle manière ces jours-ci, mais je vais tout de même essayer d'agrémenter un peu cet argumentaire finalement assez peu efficace en vous faisant part d'une de ces anecdotes criante de vérité.
Aujourd'hui, je passais donc faire un coucou à la foire aux vins du supermarché local et en déambulant dans les rayonnages, à l’affût de quelques pépites que seule la GD peut nous offrir, je fus surpris de tomber sur un de ces jus ayant illuminés mes dernières vacances. Un vin de ces Clos Perdus dont on se demande soudain ce qu'il vient foutre ici, sous une rampe de néons entre le PQ et les conserves de pâté Hénaff.
Bref, là n'est pas le plus gros problème... La questions des approvisionnements sous cape de la grande distribution étant un secret de Polichinelle, l'intérêt de cette découverte réside ailleurs. Alors qu'un grand nombre de personnes pense encore que la porte du caviste reste réservée à une seule élite décomplexée du tire-bouchon, les supermarchés abuse de la situation pour, comme le disait Antoine Gerbelle dans son dernier billet : "Profiter de ses lacunes et de cette indifférence" du client face au produit, et ainsi, la bannière du sans scrupule hissée bien haute sur le mât de leur condescendance, se permettre d'arnaquer purement et simplement le chaland de passage.
Oui, le prix est bien évidemment ici le centre du problème, car ce corbières au combien intéressant, je l'ai payé à peine treize euros au domaine, et on le trouve au même prix chez nombre de cavistes avides de vous prodiguer leurs conseils. Les exemples comme celui-ci ne sont pas qu'une légende, et profiter de la crédulité de sa clientèle devient de ce fait quelque chose de franchement dégueulasse.
Alors, vous permettrez, mais les slogans du style : U le commerce qui profite à tous, personnellement, GD doutes.
* Le titre s'inspire évidemment de celui utilisé par Antoine Gerbelle dans sa chronique intitulé : GD scrupules.